Choix de restitution
Localisation
: tout
concorde pour placer la garde robe à proximité de la porte
menant au Parc. Reste à choisir de quel côté : vers
la mairie ou vers le donjon?
Il y a plus de
place vers
le donjon mais la fig 1 la représente plutôt vers le fond
de la cour.
Sur ce document,
son pignon
est nettement en arrière de celui de la chapelle. Sur la foi
de
cette perspective, pour le reste assez juste, je choisis la
localisation
au nord du pont, mais sans certitude.
A noter que les
Fig. 7 et
17 figurent une portion de courtine rectiligne et haute avec
ammorce d'un
angle bien droit à l'arrière d'une tour d'artillerie à
parois assez minces. Le Queu (Fig 18), ne représente pas
même
la tour d'artillerie mais place un bâtiment rectangulaire à
cet endroit, disposé comme la garde robe de la Fig.1.
Forme :
Ma reconstitution
n'est basée que sur les texte et je fais la supposition
que la première
garde robe avait sensiblement le même volume
que celle de
1539, représentée
sur la Fig. 1. Le devis de cette dernière l'indique
d'ailleurs pas
de modifications importantes de dimensions et de forme et
garde les deux
niveaux. Il n'est par
contre plus
question de
galerie et d'escalier extérieurs, ce que confirme la Fig.
1.
Les
dimensions sont
citées en 1678, mais ces mesures (6,50m et 5,80 m) ne sont
pas orientées.
Sont-elles seulement prises dans le même axe. Elles sont
singulièrement
modestes pour un bâtiment censé abriter tant de fonctions
et de locaux distincts. Ces mesures prises sur des ruines
sont peut-être
celles de murs de refends. Les murs principaux, construits
avec les meilleurs
matériaux, sont parfois récupérés les premiers.
Les mesures sont
peut-être
prises à l'intérieur des pièces en enfilade, sans
compter les murs pignons et de refends (?).
Je choisis de
restituer
un pavé de 15,8m x 7m qui puisse correspondre à la
perspective
de la Fig. 1.
Sur la Fig 7, on
voit que
le parement extérieur du rempart, formant la tour 11, est
dans
cette zone construit en lits superposés de granit et de
blocage,
comme la courtine reliant le pavillon d'entrée à la Tour
Couronnée. Même style, même époque ?
Je suppose que la
première
garde robe et la tour rectangulaire 11 forment en fait un
seul et même
bâtiment, en pierre sur la rivière pour avoir une bonne
qualité
défensive, et en pans de bois sur la cour, construit à
l'économie
en cette période de vaches maigres du début de
l'occupation
anglaise.
Cette fusion
augmente d'autant
les espaces habitables, d'autant plus que les escaliers,
eux aussi communs,
sont rejetés sur les extérieurs.
Hauteur :
Les textes
indiquent un rez de chaussée et un étage. Je suppose 3 m
sous plafond pour chaque niveau avec un plancher épais de
30 cm.
Ouvertures,
galerie et
escalier : La Fig. 1 montre une toiture à 2 pentes
éclairée
par une fenêtre sur un pignon droit ce qui indiquerait un
comble
habitable. Il y avait donc aussi probablement des fenêtres
sur le
versant de la toiture côté cour. Les textes de 1438
mentionnent
une galerie couverte de bois, avec goutières, et garnie
d'un plancher
(I. Chave 2003, p. 259-260). Elle sert à la communication
par l'extérieur
de la garde robe avec plusieurs "chambres". Je mets donc 3
portes latérales
ce qui revient à respecter aussi la deuxième version du
bâtiment.
La galerie "reliait une chambre et ses lattrines situées
sur l'arrière.
Elle se prolongeait en escalier pour desservir les hourds.
Un escalier
(le même ?) fut posé en 1438 pour relier les chambres au
jardin
attenant.
|
La Garde Robe d'après I. Chave
Localisation :
Il
n’existe aucune
représentation correcte, en plan, des aménagements du
nord-ouest
de l’enceinte. Le dessin de Le Queu et la restitution de
Hédin,
nettement inspirée de lui, sont à rejeter : à l’époque
médiévale, au moins, les deux pôles résidentiels
de la haute cour, et en particulier la maison de la
garde-robe, se trouvaient
chacun attenant aux remparts, déterminant l’existence d’un
espace
central dégagé (le prael)
(I. Chave, 1998, p.
127).
Les sources
médiévales
placent très nettement une maison de la garde robe le long
des courtines
donnant sur le parc, au niveau du pont du boulevard ; face,
par conséquent,
à l’ensemble chapelle, logis…
(voir texte de
1438).
Mensurations :
Le
procès-verbal
de 1678 mentionne en effet, vis-à-vis lad. Chapelle,
l’existence
d’une vieille ruine qui estoit
autrefois une gallerie,
dont ne subsistent alors que deux murs latéraux, longs de 20
pieds,
accolée à un second édifice ruiné, de 18 pieds
; ce que représenterait encore la vue de 1637. Mais
l’édifice
avait , depuis le XV ème S. , subi déjà un remaniement
important, attesté par un devis dressé en 1539, en vue de
sa reprise totale en maçonnerie de pierre (voir devis de
1539).
La
description
sommaire, donnée par le devis, de l’édifice préexistant
correspond très vraisemblablement à l’aspect primitif de
l’édifice : les sources médiévales permettent de penser
que la garde-robe fut édifiée entre le début de l’occupation
anglaise et le début des années 1430.
La garde-robe de la
haute
cour est dite
nagueres
faicte
de neuf en 1438
De plus, tous les
travaux
menés en 1438 à la maison de la garde robbe s’apparentent
à des travaux de finition. L’édifice se composait de deux
niveaux : un niveau de chambres basses, dans l’une
desquelles on installe
un plancher en 1438, supportait la maison même de la
garde-robe,
constituée également de chambres, pavées la même
année (A.D. Orne, 4 409. 1438, 21 et 26 juin).
Les distributions
extérieures
de l’ensemble consistait d’une part, en une galerie de bois,
dite faicte
de neuf
également, reliant une des chambres voisines
de la garde-robe et son cabinet d’aisance (chambres
aisiés), situé sur l’arrière, qui se
prolongeait
par un escalier pour communiquer avec le niveau des hourds
du rempart ;
et d’autre part, en un escalier de bois, mis en place entre
le 15 juillet
et le 15 septembre 1438, qui, des chambres de la garde-robe,
descendait
au jardin du château (B.N.F., Fr. 26 064, n° 3593. 1438, 10
oct).
Vue 48
voir
l'animation
vidéo autour de
la
garde
robe
Voir
la garde robe
côté rivière, la tour 11
et
le pont vers
le parc
|
vue 65
Texte de
1438 :
Item
ont […] planché
semblablement
de carreaulx unes galleries par lesquelles on va d’une
des chambres dud.
chastel joignant a lad. maison de la garde robbe a unes
des chambres aisiés
estans ou derriere d’icelle chambre, et par lesquelles
galleries hom monte
par ung degré sur le hourdeys du mur dud. chastel qui
est en droit
du pont du boullevert du parc
(A.D. Orne, A 409.
1438,
21 juin).
Devis
de 1539
:
Comme
pour
réparer une garde-robe qui est au bout de la chambre
de feu
monseigneur au château d’Alençon, laquelle estoit
seulement
de terrasseys et bricquerie, preste à ruyner et cheoir
par terre,
eust esté fait divis pour, au lieu dud. Terrasseys,
fere ung pignon
et costé de maçonnerie […]
lesd.
Maçons se sont submis et obligez fere lad. Garderobe
et pignon,
et cesle de pierre, chaux et chable, à bonne matière
et suffisante,
et fournir de tuille de Hertré […] ilz
se pourront aider du boys qui est en icelle garderobe
pour chauffauder
seulement
(A.D. Orne,
4 E 7039.
1539, 8 juin.
Fig 7
vue en
perspective
à partir des Promenades :
la tour
rectangulaire
11 (à droite) est vue de trois quart.
A remarquer sa
construction
en lits successifs de granit et de blocage.
vue 43
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